- Auteur : KITANO Eiichi
- Genre : Drame, Historique
- Editeur : Glénat
Synopsis : Amelia et Conor, maîtresse et domestique démunis, luttent pour survivre pendant la Grande Famine. Dans l’espoir de devenir riches du jour au lendemain, ils quittent l’Irlande pour la Californie, afin de participer à la ruée vers l’or.
Isaiah leur a confié une tâche à accomplir sur la route de Saint-Louis : trouver des alliés de valeur. Pleins d’enthousiasme à l’idée de rencontrer ces compagnons encore inconnus, ils viennent de monter dans le train, quand un inconnu jette Conor sur les rails !
Après avoir appris à manier une arme à feu auprès d’Isaiah, nos deux héros partent pour le Kentucky, sous les conseils de ce dernier afin de rencontrer un certain Morales. Cependant, à peine Amelia était montée dans le train qu’un homme poussa Conor, l’empêchant de monter et laissant Amelia seule dans un train en marche, vers une région qu’elle ne connait et avec un inconnu à ses côtés !
Une occasion en or pour l’auteur de montrer comment peut se débrouiller notre héroïne sans son fidèle compagnon. C’est l’un des points de narration de ce quatrième volume puisqu’elle sera d’une part séparée de lui mais lorsqu’un peu plus tard, dans le volume, la question de l’esclavage sera abordée, elle se questionnera quant à sa relation avec son fidèle serviteur. Car oui, ce nouveau tome aborde une thématique terriblement importante de cette période : la traite des personnes noires.
Après quelques chapitres à bord du train, qui n’ont pas servi à grand-chose si ce n’est introduire deux nouveaux personnages, nos héros arrivent à la résidence du fameux Morales. Il s’agit d’un homme plutôt gentil et bienveillant mais qui a de nombreux esclaves. Certes, il les traite bien et ces derniers sont ravis de travailler pour lui mais Kitano soulève tout de même la problématique qui englobe cette époque. Bien que tous les esclaves de l’homme soient heureux, un ne voit pas la chose du même œil et se rebelle constamment contre son maître, provoquant la fureur chez les autres esclaves qui n’acceptent pas que leur « sauveur » soit traité de la sorte. L’auteur expose donc deux visions de l’esclavagisme, l’une étant du point de vue des autres esclaves qui sont aux anges et l’autre, de celui de ce jeune garçon qui en veut aussi bien à la société qu’à ses frères et sœurs de se laisser faire.
De son côté, Amelia se pose également la question du « qu’est-ce qu’un esclave ? ». Conor en est-il un ? Non, il est libre, s’il souhaite de la quitter, il peut parfaitement le faire mais… Elle, en a-t-elle envie ? Kitano approfondit leur relation grâce à l’environnement dans lequel les héros grandissent et grâce aux problèmes sociaux de l’époque qui les impactent indirectement. Malheureusement, on regrette toujours qu’il aille assez vite sur certains points ou qu’ils restent en surface. Plusieurs éléments mériteraient d’être traités plus en profondeur comme le passage dans le train, où Amelia et Conor ont été séparés ou encore la relation entre les esclaves.
L’Oxalis et l’or reste toujours aussi génial à lire et est une des pépites de l’éditeur, à n’en pas douter. A mon grand dam, l’œuvre n’est pas reconnu à sa juste valeur, encore aujourd’hui mais si vous hésitiez encore à vous lancer, faites-le ! Il ne reste plus qu’un tome avant que l’on rattrape l’édition japonaise alors foncez !