- Auteur : TERASAWA Buichi
- Genre : Aventure, fantastique
- Editeur : Isan Manga
Synopsis : Takeru, chasseur de primes excentrique, est considéré comme le meilleur guerrier que l’argent ne puisse acheter. Il n’a qu’un point faible : les femmes. Arrivé dans la capitale de Yamato en compagnie de son assistant, il fait la rencontre de la Princesse du royaume et se retrouve impliqué dans une sanglante lutte de pouvoir.
On retrouve ici le célébrissime Buichi Terasawa, auteur du manga très connu, « Space Adventure Cobra » ou juste « Cobra » dans le langage populaire qu’on retrouve pour une réédition d’une de ses œuvres légendaire et qui plus es, est entièrement réalisée par ordinateur, une des marques de fabrique de cet auteur qui est un des seuls au monde à pouvoir le faire. Une oeuvre donc originale pour un auteur original, que demander de plus ?
C’est l’histoire de Takeru Ichimonji, grand chasseur de prime, qui débarque dans le royaume du Yamato afin de retrouver une de ses cibles mais il finira par rencontrer une belle jeune fille qui s’avère être la princesse du royaume et de fil en aiguille, il se retrouvera alors embarqué dans une affaire qui le conduira à découvrir les secrets du royaume et surtout il devra affronter des créatures qui semble parfois venu d’ailleurs. Takeru malgré lui, fait beaucoup penser à Cobra, autant physiquement qu’au niveau de sa personnalité, habillé d’une combinaison rouge et possédant un grand faible pour les jolies filles mais qui dispose aussi d’un grand sens de l’honneur et un cœur vaillant. On pourrait penser que c’est une simple copie de Cobra venant d’un autre monde mais il possède son propre pouvoir que l’on appelle le Kotodama, le pouvoir des mots. En effet Takeru possède la capacité de matérialiser les mots et de les combiner pour en créer de nouveaux. Une capacité qui sera très utile dans son périple, celle-ci étant presque sans limite.
Buichi Terasawa arrive comme toujours a créer un univers complètement décalé mais qui fait sens car il s’inspire de faits réels et notamment de l’histoire japonaise. Prenant par ci, par là en passant par la prêtresse Himiko, le prince Yamato et les guerriers Nara, l’auteur ne s’est pas restreint à juste retranscrire ces légendes du passé, il se les ait appropriés et les a complètement retravaillés à sa manière et arrive a les adapter avec brio. Toute l’ingéniosité du titre réside justement dans la manière dont Terasawa arrive à mélanger histoire japonaise et science-fiction tout en intégrant des éléments originaux à son récit. On peut aussi ressentir une forte influence des comics américains qui sont une source constante d’inspiration dans les oeuvres du mangaka, on peut rapidement reconnaître l’alter égo de quelques personnages de comics comme Tornade ou encore Wolverine. Cette inspiration se ressent aussi au niveau des dessins, les colorations rappellent aisément les comics et les effets placés dans les scènes d’actions peuvent faire penser aux comics des X-Men de l’époque.
Cependant, on remarquera plusieurs points négatifs qui rebuteront certains lecteurs, notamment le format tout en couleur qui est parfois un peu raté. Certaines pages font ressortir les pixels, ce qui est très dommage car les jeux de couleurs sont très bien réalisés et on voit que la qualité d’image a été négligé sur certaines pages.
Mais notre plus grand regret en lisant cette oeuvre est la ressemblance plus que frappante avec Cobra. Outre le héros qui a sans doute été crée pour lui ressembler, on est déçu au niveau de l’ambiance qui nous rappelle un peu trop celle Cobra à base de monstres intergalactiques avec toujours une fille à sauver ou a conquérir. On pense surtout aux vilains que Takeru doit affronter et au complot préparé par ces derniers qui semble tout droit sorti d’un OAV de Cobra. On aurait aimé que Terasawa puisse sortir de sa zone de confort ce qu’il peut très bien faire comme dans Midnight Eye Goku où l’on a vu qu’il pouvais faire un récit extraordinaire avec des personnages plus terre à terre et un univers moins large sans néanmoins négliger la qualité.
Au niveau de la mise en page et de l’édition, Isan Manga a fait un travail remarquable avec une couverture d’un noir très foncé et du rouge qui nous donne vraiment un joli contraste et qui fait ressortir l’écriture dorée du titre. En effet on apprécie grandement l’effort déployé par la maison d’édition qui met l’accent sur le coté esthétique des œuvres qu’elle propose surtout au niveau des « oldies » qui sont beaucoup plébiscités par les lecteurs. On recommandera surtout ce titre aux fans inconditionnels de Terasawa, voulant retrouver les sensations des récits épiques qui l’on fait connaitre. On pourra aussi le conseiller à ceux qui ne sont pas familier avec son univers et qui voudrait se plonger dans l’univers complètement décalé et génial du mangaka.