- Auteur : HAGIWARA Daisuke (art), HERO (story)
- Genre : Comédie, romance
- Editeur : nobi nobi!
Synopsis : D’un côté, il y a Hori, la lycéenne à la mode et populaire à première vue, mais qui est en fait une fille très simple et qui pense avant tout à sa famille.
Et de l’autre, il y a Miyamura, le lycéen lugubre et réservé qui se cache derrière ses lunettes, mais qui est en réalité un garçon cool aux nombreux piercings. Que se passe-t-il quand les deux se rencontrent par hasard sous leur véritable jour ?
Attendue par beaucoup de fans, Horimiya est LA rom-com qui a fait vibrer bon nombres de personnes en 2021 avec une adaptation en anime de 13 épisodes que vous pouvez retrouver sur Wakanim. Il est d’abord dessiné par HERO et publié sous la forme des 4-koma, ces manga en quatre cases, souvent humoristiques comme Axis Power Hetalia ou encore Gekkan-Shojo Nozaki-kun. Ce n’est qu’en 2011 que Daisuke Hagiwara se rattache au projet en prenant le lead du dessin, laissant HERO se charger de la partie scénaristique. Un pari risqué pour Square Enix, l’éditeur japonais, que de faire basculer l’œuvre d’un format à un autre mais au final… Est-ce une réussite ?
Rien qu’au titre, le ton est déjà donné, une histoire d’amour entre Hori, la fille populaire du lycée et Miyamura, un garçon plus réservé et solitaire. Les deux semblent avoir de lourds secrets à cacher : Hori, qui joue les filles très maniérées à l’école est une véritable petite fée du logis qui doit s’occuper de son petit frère pendant que leurs parents sont absents tandis que Miyamura cache sous ses lunettes et ses longs cheveux, un style beaucoup plus rebelle qu’il n’y parait. Boucles d’oreilles, piercings, tatouages, le parfait attirail du rockeur. Les deux adolescents vont découvrir ce que l’autre essaie désespérément de cacher et vont tout faire pour se soutenir mutuellement.
Si vous avez une sensation de déjà vu c’est tout à fait normal. Des histoires comme ça, on en a eu à la pelle, la plus célèbre étant Switch Girl, dans un genre beaucoup plus poussé. Mais est-ce véritablement un mauvais point pour Horimiya de proposer quelque chose de réchauffé ? Eh bien pas forcément. Certes, il n’y a rien d’innovant mais ce qui est très frais, ce sont les personnages, notamment celui de Miyamura. Là, où on a en temps normal, un bad boy plus que classique ou un garçon bougon, il est complètement à l’opposé. C’est un jeune homme très attachant et que l’on a envie d’avoir en ami. On dit bye bye aux protagonistes masculins froids et on dit bonjour à un héros maladroit, gentil mais qui sait être terrifiant lorsque l’on s’en prend à ses camarades.
Du côté de Hori, on a également un personnage sympathique mais qui est quand même moins attachante que son homologue masculin. On comprend pourquoi Miyamura arbore une apparence complètement différente au lycée mais pour ce qui est de Hori… On parle d’une fille qui ne veut pas qu’on la voit sans maquillage, à être responsable et mature… En tant que lecteur, on veut juste entrer dans le bouquin, lui mettre une gifle et lui dire que c’est justement le bon comportement à avoir. Elle reste tout de même appréciable et on se doute que tout ça fait parti de la problématique de son personnage qui doit réussir à avoir confiance en lui-même mais ça reste tout de même très frustrant.
Là où le manga a un gros problème, c’est dans son rythme et sa narration. La bascule entre le 4-koma et le manga « classique » est maladroite et on sent que tout va trop vite dès les premiers chapitres. Dans un manga comme Gekkan Shojo Nozaki-kun, la surenchère d’humour aide le lecteur à ne pas trop prendre au sérieux les évènements de l’œuvre, même si par moment, il est assez dosé pour faire comprendre que telle ou telle scène est importante. Dans Horimiya, l’humour est présent mais reste assez soft, ce qui fait que l’on est sans cesse pris au dépourvu par certaines scènes. Le manga vient de s’achever au Japon avec son 16e volume et pourtant, dès la fin du deuxième, on a l’impression d’être à la moitié. Le récit est décousu et malgré qu’on soit attaché aux personnages, ça freine pas mal. On ose espérer que les prochains tomes effaceront ce défaut et nous réconcilierons pour de bon avec le rythme parce qu’on vous le dit : on veut savoir ce qui va advenir de la relation entre Hori et Miyamura.
Pari pas complètement réussi mais rien n’est perdu. Les personnages sont intéressants et les problématiques relevées par le manga méritent d’être approfondis pour faire passer un joli message de tolérance. Horimiya a le potentiel d’être l’une des meilleurs comédies romantiques de ces dernières années (et de la concurrence, il y en a). Ce qui est sûr, c’est que Nobi Nobi! croit en son bébé et ils l’ont prouvé en mettant les petits plats dans les grands. Pour tout achat des deux tomes, vous pourrez repartir avec un petit porte-clefs à l’effigie des deux héros, qui peut se changer en standee acrylique ! De quoi ravir les fans de la licence !